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Site d'Information de l’ASA de Ventavon St Tropez

Infos de l'ASA du Canal de Ventavon St Tropez
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« Gérer l’eau, c’est prévoir demain, prévoir demain, c’est protéger l’eau »

L'arrosage gravitaire

Histoire de l’Irrigation

C’est un mode d’irrigation ancestral, par écoulement de surface. Il se compose d’un ouvrage de prise principal sur un cours d’eau ou autre (point d’alimentation de départ situé en amont sur le plan altimétrique) alimentant par dérivation des eaux un canal principal (appelé aussi « Canal Maître »), souvent un canal à ciel ouvert, généralement en terre, parfois en « calade » (avec empierrement en galets de Durance ou maçonné avec des pierres de taille).

Ce canal principal dessert tout un ensemble de canaux secondaires et de filioles  amenant de l’eau d’arrosage non traitée jusqu’au bord et à l’intérieur de parcelles à vocation agricole ou de terrains urbanisés, en suivant la pente naturelle des terrains traversés et desservis.

L’amenée de l’eau

Canal Principal

Arrosage gravitaire: Canal Principal
Arrosage gravitaire: Canal principal
Cette photo permet d’illustrer une toute petite portion du cheminement du canal gravitaire principal dit de « Saint Tropez » avec les terrains amont (rive gauche) et aval (rive droite) traversés par ce dernier. La pente naturelle des parcelles traversées fait que les terrains situés en rive gauche, et lors d’épisodes pluvieux, voient leurs eaux de ruissellement de surface directement orientées et dirigées vers ce canal principal (faisant alors ici office de collecteur et d’évacuateur d’eaux de pluies). Ce dernier intercepte alors les eaux de pluies des terrains le surplombant par rapport aux terrains sous-jacents, et les évacue ainsi vers l’aval (par exemple en direction de points de décharge spécifiques permettant le rejet des eaux de pluies transportées dans des ravins ou autres exutoires adaptés à leur réception).

Canal Secondaire

Arrosage gravitaire: Canal Secondaire
Arrosage gravitaire: Canal secondaire

Cette photo permet d’illustrer une portion d’un canal gravitaire secondaire se développant depuis une dérivation à partir du canal principal de « Saint Tropez » (partie haute du chemin communal de la Chabane à Sisteron) et ayant permis historiquement l’arrosage de plusieurs parcelles en nature agricole ou urbaine. Aujourd’hui, ce canal secondaire est conservé en tant que canal d’évacuation stratégique des eaux de pluies recueillies par ruissellement de surface plus en amont ainsi que celles collectées tout au long de son cheminement à travers le secteur urbain de la Chaumiane, et ce jusqu’à son point d’exutoire avec rejet en Durance.

Martelière et Filiole

Arrosage gravitaire: Canal principal, martelière et filiole
Arrosage gravitaire: Canal principal, martelière et filiole
Cette photo permet d’illustrer un point de jonction au départ entre une filiole et le Canal Maître. Une martelière (ici fermée et condamnée) permettait auparavant l’introduction de l’eau d’arrosage gravitaire depuis le canal principal en direction de cette filiole qui desservait quant à elle, et vers l’aval, plusieurs parcelles agricoles et urbaines. Comme dans le cas de la photo 1-3, on peut également constater ici que la pente naturelle des parcelles traversées fait que les terrains situés en rive gauche, et lors d’épisodes pluvieux, voient leurs eaux de ruissellement de surface directement orientées et dirigées vers ce canal principal.
  • Les canaux gravitaires peuvent, selon les cas de figure rencontrés ou le contexte dans lequel ils sont établis, assurer une (voire plusieurs) fonction(s), telles que par exemple:
      • l’irrigation par ruissellement,
      • le transport et l’évacuation d’eaux usées
      • la collecte et la gestion des eaux pluviales
      • l’alimentation de réserves DFCI,
      • la réalimentation de sources, etc.

L’arrosage, proprement dit : « Les systèmes d’irrigation de surface »

Les canaux gravitaires peuvent, selon les cas de figure rencontrés ou le contexte dans lequel ils sont établis, assurer une (voire plusieurs) fonction(s), telles que par exemple:

    • l’irrigation par ruissellement,
    • le transport et l’évacuation d’eaux usées
    • la collecte et la gestion des eaux pluviales
    • l’alimentation de réserves DFCI,
    • la réalimentation de sources, etc.

 

Sources :

Irrigation par ruissellement

Irrigation par Ruissellement
Irrigation par Ruissellement

L’eau d’irrigation est apportée par ruissellement à partir des fossés du champ sans vrai contrôle. Cette façon de faire est souvent comparée à une inondation sauvage.

  • Avantages : Faible coût initial. Faible coût de travail. Adapté à des terrains vallonnés inadaptés aux autres techniques.
  • Inconvénients : Peu efficient. Arrosage irrégulier. Besoin en eau importants. 

Irrigation par planches

L’irrigation par planche consiste à faire couler une mince couche d’eau sur des parcelles rectangulaires avec des pentes de 0,2 à 3%. Le débit à amener est fonction de la pente, de la largeur et de la longueur de la planche. La planche doit être drainée à sa partie basse.

Nombreuses variantes géographiques et culturelles : canteros équatoriens ou les caracoles chiliens.

Canteros
Canteros
Caracoles
Caracoles

Sources Thierry RUF  in Mollard, Éric, et Annie Walter, ed. Agricultures singulières. Marseille : IRD Éditions, 2008. Web.

l’aiguadier ouvre la vanne et attend que l’eau arrive au bas de la planche, et à ce moment-là il ferme la vanne d’arrivée.

  • Avantages : Coût en matériel minime.
  • Inconvénients : Le terrain entre les planches doit être nivelé perpendiculairement à la direction de l’eau. La pente doit être régulière : Coût initial et en exploitation élevé en main d’œuvre.

Irrigation par bassins

Les bassins sont généralement de forme rectangulaire, nivelés et entourés par une digue pour éviter le ruissellement. Leur surface habituelle est de 40 à 50 m². La mise en eau des bassins n’est généralement ni dirigée, ni contrôlée et elle peut être efficiente si un débit important est disponible pour recouvrir rapidement la parcelle (Schwab et al., 1993). Cette technique convient aux sols peu filtrants et aux cultures denses à enracinement profond. Le nivellement du terrain est très important.

Irrigation en bassins- Rizières à Bali
Irrigation en bassins- Rizières à Bali

Nombreuses variantes géographiques et culturelles : Les tarodières à bassins inondés de l’Asie et de la Polynésie, les qochas dans de rares régions des Altiplanos péruviens et boliviens, les rizières à Bali.

  • Avantages : Coût en matériel minime. Coût humain en exploitation faible.
  • Inconvénients : Le terrain entre les digues doit être nivelé précisément. La pente doit être régulière 0.1 à 1%. Coût initial élevé en main d’œuvre. Perte de surface exploitable à cause du cloisonnement.

Irrigation à la raie

Par rapport aux autres techniques d’irrigation de surface, l’irrigation à la raie ne couvre qu’un cinquième ou la moitié de la surface, ce qui diminue les pertes par évaporation. Les raies dont la taille varie, peuvent être placées dans le sens de la pente ou selon les courbes de niveau. De petits sillons peu profonds, appelés corrugations, sont typiquement utilisés pour les cultures denses telles que les céréales basses et la luzerne. Les raies plus larges et plus profondes conviennent pour les cultures en ligne comme le maïs. C’est une technique très flexible, donc très répandue.

Irrigation à la raie - Transirrigation
Irrigation à la raie - Transirrigation par gaine souple

L’irrigation à la raie se prête à la mécanisation par siphon, par rampe à vannettes, par gaine souple ou par transirrigation.

  • Avantages : Coût en matériel moyen variable. Coût humain en exploitation moyen.
  • Inconvénients : Le terrain doit être nivelé précisément. La pente doit être régulière 0.2 à 3%.

Plus spécifiquement sur le secteur historique de l’ASA du Canal Saint Tropez

  • Ces canaux ont assuré pendant de nombreuses décennies le rôle de canaux d’arrosage gravitaire (ainsi que sur un second plan le rôle de canaux de collecte et d’évacuation d’eaux pluviales), via notamment le canal principal dit de « Saint Tropez » se développant entre les communes de Châteaufort (où se situe la prise d’eau sur le torrent du Sasse) ainsi que de Valernes et de Sisteron, territoires sur lesquels un ensemble de canaux secondaires et de filioles a été construit et entretenu au fil du temps pour répondre aux besoins en eau d’irrigation d’un grand nombre d’usagers.

  • Depuis 2016, et suite aux travaux de conversion du périmètre d’arrosage historique de l’ASA du Canal Saint Tropez avec la mise en œuvre d’un réseau de canalisations sous pression, la création d’une station de pompage + puits de pompage en nappe + prise d’eau de surface en Durance, la mise en conformité d’une réserve d’eau existante, ainsi que l’instauration de points de livraison d’eau urbains et agricoles, ces canaux gravitaires n’ont globalement plus pour vocation de desservir des parcelles en eau d’arrosage, mais un rôle majeur et stratégique tourné vers la collecte et l’évacuation d’eaux pluviales (par l’intermédiaire d’un chevelu complexe et judicieux de canaux secondaires et de filioles, ceci en substitution d’un réseau d’eaux pluviales à proprement parlé et pratiquement inexistant), notamment sur le secteur urbain de la Chaumiane localisé sur le territoire de la commune de Sisteron (une convention signée en 2012 entre la Ville de Sisteron et l’ASA du Canal de Ventavon – Saint Tropez délégant la gestion et l’entretien de ces canaux pour la vocation qui en est le leur aujourd’hui vis-à-vis de la thématique « eaux pluviales »).
  • Que ce soit pour les canaux gravitaires demeurant encore aujourd’hui ou pour les canalisations et ouvrages hydrauliques constitutifs du réseau d’irrigation sous pression fonctionnel depuis 2016 sur l’ensemble du secteur urbain de Sisteron et sur une partie seulement du secteur majoritairement agricole de Valernes, et afin de pouvoir pérenniser dans le temps la présence de ces entités, il est souvent introduit et instauré la notion de servitude. A ce propos, des études et travaux sont actuellement conduits par les services de l’ASA du Canal de Ventavon – Saint Tropez pour l’instauration de servitudes, à savoir tant sur les canaux encore existant et à usage de gestion des eaux de pluies, que tant pour les canalisations destinées à l’irrigation sous pression.